nouvelles du we, visite des piquets de grèves par une bruxelloise et débat que nous vous proposons

Publié le par AL 95



 

Des nouvelles de ce week end

 

Après une alerte sur le site de la rue D'auger Paris 20, où Bakari un des travailleurs sans papiers a été au commissariat, une mobilisation du réseau et d'élus ont constaté la libération une heure plus tard.

 

Si la porte des lilas voit la visite des militants, il est important de penser aux petites occcupation comme Thial Ly rue d'avron ; les grévistes ont besoin de notre soutien. Nous en profitons pour réactiver notre de blog de Belleville http://www.quartiers-solidaires-belleville-csp19.org/

 

Hier samedi à 11 h 45, 10 salariés ont occupés Pizza Pino 27 rue des italiens Paris 2 contact sur place 06 19 85 55 27. Ils sont rejoint par d'autres car il s'agit de mettre en place une seconde occupation regroupement dans le secteur de la restauration.

 

Ce dimanche a vu la fréquentation des marchés ainsi de 10h à 12h Place des fêtes, on pouvait soutenir et rencontrer les grévistes de TFN. Les grévistes sans papiers de la CGT de Thial Ly et ceux de Solidaires de ENM ont été au marché de la Réunion à partir de 11h30 avec diffusion.

La CNT nettoyage est entrée en jeu aujourd'hui à 14 h avec une occupation du hall de la cité des sciences de la villette. 11 travailleurs Sans papiers de l'entreprise ISS, sous-traitante dans le nettoyage à la Cité des sciences sont en grève depuis aujourd'hui. À 19 h, la police fait évacuer les lieux.

 

Pour la deuxième fois, un lieu issu de l'image de l'Etat (RATP, et parc de la Villette) voit l'intervention direct de la police sans passer par la case justice habituel en cas de conflit du travail.

Nous pensons qu'il faut appuyer là où ca fait mal et organiser des occupations qui seront certe éphémeres mais toucheront les services publics.

 

Ce soir, il y a 3000 grévistes recensés sur l'Ile de France,

Cet après-midi, lors du rassemblement hebdomadaire de RESF, pour le   respect par l'Etat des droits de l'enfant et des familles sans- papiers, ont pris la parole des grévistes (de Solidaires ENM) un  représentant de Solidaires (Benoit) et un de a CGT, (Chaveau).

Continuer à construire l'unité, c'est à notre avis faire entrer les associations traditionnelles de l'immigration au sein du collectif de base . Le MRAP* et La FASTI , la FTCR, ou Actit ainsi que les autres associations de la migration sont aussi légitimes que l'UNSA ou la CFDT. Car il s'agit aussi de donner la possiblité de place la lutte sur un terrain qui ne soit pas uniquement celui de la lutte des sans papiers mais déplacer sur le terrain de la lutte des classes.
( une camarade d'aL nous appris que le MRAP a rejoint le groupe des 11 et participera à la réunion du lundi à la CGT)   

La coordination 75 outre le travail de plus en plus en lien avec les autres collectifs semble ouverte à la lutte dans le cadre du travail. Elle remarque que des critiques qu'elles avaient, ont été pris en compte dans l'ACTE 2. Plus que jamais les collectifs de sans papiers ont leur place dans les comités de soutiens locaux. Aux comités locaux de leur faire passer des messages pour qu'ils désignent des membres habitant-e-s près des occupations.

 

Partout où il n'y a pas d'occupations, il faut mettre en place des comités de soutiens pour accompagner les grévistes plus tard dans les préfectures au moment des suivis des dossiers car nous n'échapperons pas au cas pas cas sur les dossiers. Mais aussi pour  populariser les luttes en cours pour dépasser le blocage medias et pourquoi  pas favoriser  par l'existence du comite de soutien, le départ de luttes locales. l'espoir (le plus fou) est de voir se développer le mouvement dans  toute la France et pas seulement en Ile de France.

 

En avant. On réfléchit et on lutte .....

Paris ce dimanche 18 Octobre sous un beau soleil tout propre et un
ciel bleu bleu bleu .

Ce week end, mon amie Eveline, bruxelloise bien connue de tous  ceux
qui en  Belgique essaient de marcher debout , me fait l'honneur
et l'amitié de venir passer quelques   jours à la maison à Paris.
Comme en Belgique, tout travailleur, qu'il soit belge ou étranger ,
doit
être inscrit sur un fichier centralisé, le travail au noir est
véritablement clandestin et les travailleurs sans papiers ne sortent
pas la tête, en tout cas, pas en tant que travailleurs (ou pas encore)
Elle est très curieuse de voir un peu comment se goupille notre
grand vague de grève . Je l'entraîne donc ce dimanche dans une tournée
des popotes occupées. après tout,   elle me fait le même coup  quand
je vais à Bruxelles. La rue de Rome pour commencer:  trois boîtes
d'intérim occupées . Dans les deux premières, nous  sommes accueillies
comme des reines. On s'assoit,  on papote , on échange, on apprend les
uns des autres très librement. On parle un peu Histoire, je leur
raconte mon trisaïeul, charpentier tombé de son toit, mon homme dont
le cancer n'était peut-être  pas totalement indépendant des conditions
de travail qu'il avait du subir aux  Pays Bas.
Une phrase retient notre attention : "pour les femmes , c'est moins
dur" Quoi ? Il ne nous en  fallait pas beaucoup plus pour monter en
régime ; je crois que les quelques exemples qu'on leur a donnés les
ont définitivement convaincus du contraire.  Discussion, échange,
confrontation, quel plaisir que de se parler!   On  donne un peu, très
peu en fait ,  mais surtout on prend une énorme et pleine provision de
chaleur humaine.  La troisième , une grande boîte , est beaucoup plus
peuplée; on nous remercie très cérémonieusement de notre soutien mais
on ne nous laisse pas rentrer: pas grave,  ils ont moins besoin de
nous. Et on repart vers la pizza Pino de l'Opéra . Pas grand monde là,
le restaurant continue de fonctionner et une petite poignée d'employés
se tient devant,  avec banderole, caisse de solidarité bricolée et
grand sourire en bandoulière. là aussi, échange, chaleur et rires et
on se dit que parfois c'est bon de faire partie de l'humanité.

Le soir venu, on ira faire un tour rue Descombes que plus de 400
travailleurs du nettoyage occupent. On ira donner un coup de main à L.
et E.  qui font la tambouille dans leur cuisine pour une armada et qui
leur font aussi partager leur expérience de l'occupation du chantier
de la mairie du XVII° arr de l'an dernier  Comme dira Leila:  "on est
des femmes, alors  on fait à manger mais pas seulement! ". Nous
amenons des couettes qui ne seront pas du luxe dans ce hangar ou on
dort sur des cartons.
Nous avons passé un chouette dimanche même si je me sens un peu
honteuse d'en avoir oublié le rassemblement dominical parisien de
RESF.  La vraie vie est là!  Les vrais gens ne sont pas ceux qui se
pavanent à la télé, pas ceux qui pensent que quelques   milliards de
dollars ou d'euros pourraient les  rendre heureux,  qui s'imaginent
dans la peau d'un héros  de feuilleton télé et qui  marchent les yeux
baissés pour ne pas voir  les sdf qui crèvent à leurs pieds.  Non, les
vrais gens  sont ceux qui se battent  ceux qui marchent la tête haute
en souriant à leurs voisins, ceux qui disent ya basta ! et qui
prennent chaque jour  le plus grand des risques; celui  de rester
vivant.

Et si la "struggle of the life" existe, eh bien son enjeu  C'est comme
dans la chanson du KOKURO: " eh vivons donc comme des humains! "

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Douce nuit -  ONA MOVE  - Yalla!  - Yang-Kà!
Marie-Cécile Plà

Publié dans sans papiers

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