Afrique du Sud : massacres toujours

Publié le par AL 95

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Rien ne change en Afrique du Sud.

 

Lorsque Mandela devient président de la République Sudafricaine en 1994, le pouvoir ne change pas de mains pour autant, les grandes familles afrikaans ou anglaises sont toujours à la tête des mines, des banques, des services de police et de l'armée et officines para-militaires et barbouzardes qu icontinueront pendant des décennies à faire la loi en Afrique australe et anglophone. .

La fin de l'Apartheid est un miroir aux alouettes, où quelques fantoches succèdent à Mandela, pour mieux leurrer les peuples d'Afrique du sud et leur faire croire que c'est arrivé.

Jusqu'à jeudi dernier, où renouant  avec les pires heures de la représsion sous l'apartheid, la police - pluri-ethnique - tire sur des grévistes de la mine de platine de Marika, faisant 36 morts !

 

Au prétexte que les grévistes de deux syndicats en viennent aux mains - tombant dans le piège tendu par le patronat et les politiciens - la police tire. Des images accablantes (et dures) de rafales en tir tendu ici : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120817.OBS9775/afrique-du-sud-la-police-ouvre-le-feu-sur-des-mineurs-en-greve.html

 

En attendant le communiqué officiel de notre organisation soeur Zabalaza, voici une traduction d'un communiqué de l'organisation Abahlali baseMjondolo à l'oeuvre dans les bidonvilles, qui constate que la société Sudafricaine est en guerre. La guerre sociale.

 

Solidarité avec les ouvriers des mines de platine de MArikana

Abahlali baseMjondolo est profondément choqué par la cruauté meurtrière de la police sud africaine et de ceux auprès de qui elle prend ses ordres  dans le Nord est du pays, dans les mines de Marikana. Le meurtre de plus de 40 personnes par la police sud africaine (SAPS) est immoral et couvre de honte ce pays.  Il y avait bien d’autres manières de gérer la situation. La journée d’hier restera dans les mémoires comme un jour particulièrement sombre dans la longue histoire d’oppression de l’Afrique du Sud.

Nous souhaitons exprimer notre solidarité envers les familles des ouvriers qui ont été tués ou blessés. Nous partageons leur douleur. Vous n’êtes pas seuls. Nous portons notre souffrance ensemble. Vos enfants grandiront peut être sans connaître leurs pères mais ne grandiront pas seuls.  Nous devons nous préoccuper les uns des autres et lutter pour un monde qui met l’humain à la première place et traite tous et toutes avec égalité.  Nous exprimons notre solidarité à tous les travailleurs en lute. Nous faisons face au même système … au même gouvernement qui refuse de reconnaître notre humanité et veut nous forcer à rejoindre les marges de la société et qui nous réprime lorsque nous résistons.

L’ANC (parti au pouvoir anciennement celui de Mandela)n’a aucun égard pour le people de ce pays. Ils nous enferment dans des camps de transit et veulent nous empêcher de quitter les bantoustans (enclaves  bantoues plus ou moins autonomes et plus ou moins bien gérées) Ils nous laissent à brûler dans nos taudis en hiver (saison chaude). Ils nous tabassent dans les commissariats de police. Ils nous abattent en pleine rue. Des millions d’entre nous ne trouvent pas de travail.  Un gouvernement qui tue ses citoyens est immoral et doit être opposé par tous.  Un gouvernement qui tue ses citoyens a perdu tout droit moral à gouverner. Ce qui est arrivé hier n’est pas différent des tueries perpétrées par le gouvernement (précédent) d’apartheid. Il n’est as différent des massacres de Sharpeville en 1960 qui firent 69 victimes, ni de celui de  Boipotong en 1992 qui prit 45 vies.

(…)

Il nous faut reconnaître qu’il y a une guerre contre les pauvres, dans ce pays.  Nous n’avons pas voulu cette guerre mais elle est parvenue jusqu’à nous. Personne ne peut nier aujourd’hui que cette guerre est conduite contre les pauvres. Les fourmis rouges et la police ne sont pas là  pour servir le peuple. Ils sont là pour chasser les pauvres des villes, les retenir dans les décharges et réprimer leurs actions. Nus devons cesser de faire semblant de croire que les politiciens sont nos camarades  alors qu’ils se comportent en ennemis.  Nous devons mener cette guerre qui est arrivée jusqu’à nous. Et nous devons la mener de manière que la dignité humaine et l’égalité de tous se trouvent dés le début de la lutte au cœur-même de la lutte.

Nous sommes conscients des dangers inhérents à la politique en Afrique du Sud dés lors que des citoyens en lutte réclament uen vraie liberté et la  démocratie. Les militants vivent sous uen menace sérieuse et constante partout dans le pays. Nous sommes conscients de la bombe à retardement que représentent les « habitants des bidonvilles ». Depuis le commencement de notre lute, nous avons toujours prévenu que la colère des pauvres pouvaient exploser dans plusieurs directions. …

Il y a plus de revendications en Afrique du Sud que dans n’importe quel autre pays du monde. Mais le gouvernement ne se préoccupe pas des gens. Il répond en militarisant la police. Il répond en parlant de troisième force. Les partis locaux dépêchent des sbires armés dans la nuit. Le gouvernement veut faire passer la colère du peuple pour criminelle et séditieuse. …Nous ne comptons pas sur lui. Lorsque nous demandons à être entendus il  nous traite comme des criminels ou des traîtres.

La section de Cape West d’Abahlali base Mjondolo marchera aujourd’hui (17 août) vers le parlement au Cap à 15 heures avec des camarades d’autres organisations. À Durban nous tiendrons des débats avec les différentes structures de notre movement, d’autres organisations ainsi que les églises pour déterminer la marche à suivre.  En signe de solidarité l’organisation néo-zélandaise Global Peace and Justice à Auckland en NZ marchera jusqu’à l’ambassade Sud-africaine aujourd’hui.  embassy in Auckland at 1 Kimberly Road at 2pm today.

Nous devons nous serrer les coudes et faire face ensemble. La guerre est arrivée jusqu’à nous et nous devons la mener de manière que nous ne cédions jamais à nos ennemis. … Nous n’avons pas d’autre choix que de résister. Nous devons le faire avec notre propre politique qui est un politique de militants du peuple qui au début, comme à la fin fait honneur à la dignité de tous/toutes.

 

Publié dans International

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